Vous vous interrogez sur votre genre, votre orientation ou vos pratiques sexuelles ?
- Morgane Beauvais
- 31 mars
- 5 min de lecture
Se questionner sur son genre, son orientation sexuelle ou ses pratiques intimes peut être à la fois libérateur et déroutant. Vous vous demandez peut-être si ce que vous ressentez est “normal”, pourquoi ces doutes surgissent maintenant, ou comment y voir plus clair sans avoir à vous enfermer dans une étiquette. Ces questionnements identitaires sont bien plus fréquents qu’on ne le pense, et surtout, ils sont légitimes.
Dans cet article, je vous propose de faire le point sur les différentes dimensions de l’identité (le genre, l’orientation sexuelle ou romantique, les pratiques sexuelles), d’expliquer pourquoi ces sexualités dites “hors normes” peuvent être vécues dans le doute ou la souffrance, et comment l’accompagnement d’un·e sexologue peut vous aider à avancer sereinement.

Ce que ces questionnements disent de vous (et pourquoi ils sont parfaitement légitimes)
Vous sentez que quelque chose en vous ne colle pas tout à fait aux cases habituelles ? Vous vous posez des questions sur votre genre, sur ce qui vous attire, ou sur ce que vous aimez explorer dans votre sexualité ? Ces interrogations, je les entends souvent en consultation. Elles sont bien plus répandues qu’on ne le pense. Et elles sont, surtout, profondément légitimes.
Dans cet article, je vous propose d’explorer ces questionnements pour mieux les comprendre, les accueillir, et peut-être les voir autrement : non pas comme un problème à résoudre, mais comme un chemin à parcourir !
Pourquoi ces questionnements apparaissent-ils ?
Il n’y a pas une seule et unique raison qui expliquerait pourquoi, un jour, on commence à douter ou à se poser des questions sur son identité. Ce n’est pas forcément un événement déclencheur, ni un signe de confusion. Parfois, c’est simplement l’espace qui s’ouvre quand on commence à se reconnecter à soi. Quand l’environnement devient un peu plus sûr, ou qu’on rencontre quelqu’un qui nous fait voir les choses autrement. Quand une norme nous serre un peu trop, ou qu’un mot nouveau nous fait soudainement écho.
Ces questionnements peuvent apparaître à l’adolescence, dans un moment de transition, au détour d’une relation amoureuse, d’un choc émotionnel, ou même dans des périodes d’accalmie. Ce qui est certain, c’est qu’ils sont rarement anodins. Ils révèlent un besoin de se situer autrement, de se rapprocher de soi, parfois de se libérer d’un cadre trop étroit.
Nous grandissons dans des contextes profondément marqués par l’hétéronormativité, le cisgenrisme, et une vision de la sexualité souvent binaire et normative. Ce cadre social pèse sur nos représentations : il nous apprend qu’il y aurait une bonne façon d’être un homme ou une femme, une orientation plus valable qu’une autre, des pratiques « normales » et d’autres marginales. Interroger cela, c’est aussi poser un acte de lucidité et parfois de résistance.
Genre, sexe, orientation, pratiques : faire la différence pour mieux se comprendre
Quand on est en plein questionnement, tout peut se mélanger. On peut confondre genre et orientation, pratiques et identité. Ce flou est normal, et même sain : il invite à ralentir, à se poser les bonnes questions, et à ne pas se précipiter vers une réponse toute faite.
L'identité sexuée qu'on nomme aussi dans le langage courant le sexe, correspond à ce qui est assigné à la naissance sur la base des organes génitaux observés. On parle souvent, de manière un peu réductrice, de “sexe biologique” ou simplement de “sexe”, comme un abus de langage. Cette désignation, administrative et binaire, ne prend pas en compte les variations intersexes ni les vécus qui peuvent s’en éloigner. Elle ne reflète pas nécessairement l’expérience intime du genre de la personne.
Le genre, lui, renvoie à notre vécu intérieur, à la manière dont on se sent, dont on se définit (ou non), et dont on se relie aux autres à travers des codes sociaux. Il peut être fluide, affirmé, ou en questionnement. Il peut aussi s’éloigner radicalement des attentes liées à notre sexe assigné.
L’orientation sexuelle concerne l’attirance sexuelle que l’on peut ressentir envers d’autres personnes. Elle ne se réduit pas à une dichotomie homo/hétéro, et peut inclure des nuances comme la bisexualité, la pansexualité, ou encore l’asexualité.
L’orientation romantique, quant à elle, parle d’attachement affectif, amoureux. Elle peut coïncider ou non avec l’orientation sexuelle. Certaines personnes peuvent par exemple se sentir sexuellement attirées par un genre, mais développer des sentiments amoureux pour un autre.
Enfin, les pratiques sexuelles sont les façons dont on explore sa sexualité : ce qui nous excite, ce qu’on aime partager, ce qu’on fantasme. Elles ne définissent pas notre identité, mais elles disent quelque chose de notre rapport au désir, au pouvoir, à l’intimité. Elles sont aussi traversées de normes, de tabous, et de jugements. Quand elles sortent du script attendu (missionnaire, monogame, procréatif…), elles peuvent être perçues comme marginales, voire déviantes.
Dans ce contexte, il est essentiel de rappeler que la sexualité n’est pas un terrain neutre. Elle est profondément politique. S’autoriser à être soi dans sa sexualité, c’est parfois résister à ce que la société attend ou impose.
Et si je ne rentre dans aucune case ?
C’est une phrase que j’entends souvent : « Je ne me reconnais dans aucune étiquette. » Et c’est OK. Vraiment.
Les catégories peuvent aider, quand elles permettent de se sentir moins seul·e, de se relier à une communauté, de poser un mot sur une réalité vécue. Mais elles peuvent aussi enfermer, figer, exclure. Ce qui ne se nomme pas existe tout autant que ce qui se nomme.
L’identité, l’orientation, la sexualité sont des processus. Des expériences mouvantes, multiples, changeantes. Parfois confuses. Souvent libératrices. Ce n’est pas une faiblesse de ne pas savoir, de douter, de changer d’avis. C’est au contraire une preuve de conscience, de présence à soi.
Je parle parfois d’autonormie : cette capacité à construire ses propres repères, à s’écouter, à se faire confiance, à sortir des modèles imposés pour inventer quelque chose qui nous ressemble.
Quand les doutes deviennent douloureux
Mais cette liberté a un prix. Interroger son genre, son orientation, ses désirs, dans une société qui célèbre la conformité et se méfie de la différence, peut être une expérience violente. Le sentiment d’être anormal·e, inadapté·e, seul·e au monde est malheureusement très fréquent.
Il y a la peur d’en parler. La peur de ne pas être compris·e. La honte de ce que l’on ressent. Le poids du silence. Et parfois, une vraie détresse psychique.
Je reçois en consultation des personnes qui me disent :
« Je n’ai jamais osé dire ça à personne. »
« J’ai peur de ce que je vais découvrir si je vais au bout de mes questions. »
Ces vécus sont réels. Ils ne sont pas exagérés. Et ils méritent d’être entendus, reconnus, accompagnés. Se questionner ne devrait jamais être une source de souffrance. Mais tant que notre société jugera, marginalisera, ou invisibilisera certaines expériences, ces douleurs existeront.
Et si on en parlait ensemble ?
En tant que sexologue, je vous propose un espace pour déposer ce qui est là : les doutes, les flous, les élans, les résistances. Je n’attends pas de vous que vous sachiez. Je n’attends pas de vous que vous décidiez. Je vous accueille là où vous en êtes.
Ce que je propose, c’est un cadre sécurisé, respectueux, sans injonction à définir, à nommer, à se justifier. Un espace pour explorer, penser autrement, sentir, expérimenter. Pour vous relier à vous-même avec plus de douceur.
Que ce soit en séance ponctuelle ou dans un accompagnement plus régulier, je suis là pour éclairer, soutenir, parfois confronter, toujours avec bienveillance et sans jugement.
Je reçois à Lyon et en visio.
En résumé
Se questionner, c’est un acte de lucidité. C’est un élan de vie. Ce n’est ni une erreur, ni une crise, ni une dérive. C’est une manière de se rapprocher de soi.
Et dans une société qui valorise la norme, se poser des questions sur son genre, son orientation ou ses pratiques sexuelles est aussi un acte politique, intime et profondément humain.
Vous avez envie d’en parler ?
Je vous accueille là où vous en êtes !